Update on the epidemiology, diagnosis, and treatment of leprosy.
Editor's Abstract: Leprosy is an infectious disease that has now been reported for more than 2000 years. The leprosy elimination goal set by the World Health Organization (WHO), i.e. a global prevalence rate<1 patient per 10,000 population, was achieved in the year 2000, but more than 200,000 new case patients are still reported each year, particularly in India, Brazil, and Indonesia. Leprosy is a specific infection: (i) it is a chronic infection primarily affecting the skin and peripheral nerves, (ii) Mycobacterium leprae is one of the last bacterial species of medical interest that cannot be cultured in vitro (mainly because of its reductive genome evolution), and (iii) transmission and pathophysiological data is still limited. The various presentations of the disease (Ridley-Jopling and WHO classifications) are correlated with the patient's immune response, bacillary load, and by the delay before diagnosis. Multidrug therapy (dapsone, rifampicin, with or without clofazimine) has been recommended since 1982 as the standard treatment of leprosy; 6months for patients presenting with paucibacillary leprosy and 12months for patients presenting with multibacillary leprosy. The worldwide use of leprosy drugs started in the 1980s and their free access since 1995 contributed to the drastic decline in the number of new case patients. Resistant strains are however emerging despite the use of multidrug therapy; identifying and monitoring resistance is still necessary.
La lèpre est une maladie infectieuse décrite depuis plus de 2 millénaires. Bien que l’objectif d’élimination (prévalence mondiale inférieure à 1 pour 10 000 habitants) affiché par l’OMS ait été atteint au niveau mondial en 2000, plus de 200 000 nouveaux cas sont encore observés chaque année, en particulier en Inde, au Brésil et en Indonésie. La lèpre et l’agent infectieux qui en est responsable sont remarquables à plus d’un titre : (i) c’est une infection chronique qui atteint en priorité la peau et les nerfs périphériques, (ii) Mycobacterium leprae est une des dernières espèces bactériennes d’intérêt médical à ne pas être cultivable in vitro, en particulier du fait d’une évolution réductrice de son génome, et (iii) les données de transmission et de physiopathologie sont encore mal connues. Il existe différentes formes de la maladie (classifications de Ridley et Jopling, de l’OMS) déterminées par la qualité de la réponse immunologique de l’individu atteint, la charge bacillaire et la précocité du diagnostic. La polychimiothérapie (dapsone, rifampicine, plus ou moins clofazimine) est le traitement standard recommandé pour le traitement de la lèpre depuis 1982 avec une durée de traitement de 6 mois pour la forme pauci-bacillaire et 12 mois pour la forme multi-bacillaire. La diffusion en masse des médicaments, commencée dès les années 1980, et leur distribution gratuite à partir de 1995 ont permis une baisse drastique du nombre de nouveaux cas. Cependant, malgré l’introduction de la polychimiothérapie, des souches résistantes émergent, ce qui montre que le diagnostic et la surveillance de la résistance sont encore cruciaux.